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OVH : le départ de l’incendie viendrait d’un onduleur

par Manuel

La vie n’est faite que d’incertitudes, dit-on ! Même avec une protection inébranlable qui exploite toutes les technologies de sécurité connues, le pire peut provenir d’un rien du tout et survenir à n’importe quel moment. C’est en effet ce qu’a connu l’entreprise française OVHCloud en voyant son datacenter de Strasbourg victime d’un incendie dans la nuit du mardi 9 au mercredi 10 mars 2021. Cette catastrophe qui a rendu hors service des milliers de sites d’entreprises et d’extensions populaires aurait été causée par un onduleur.

Le datacenter OVH à Strasbourg

Implanté à travers le monde dans plusieurs pays dont la France, le datacenter OVH à Strasbourg est situé sur un ancien site du sidérurgiste ArcelorMittal dans le quartier du Port du Rhin, tout près du Bassin de l’Industrie. Affectant une dizaine de personnes (ingénieurs et techniciens), le site est composé de plusieurs salles serveur (des milliers de serveurs installés dans des containers de couleurs grises) réparties en 4 datacenters : Strasbourg 1 (SBG1), Strasbourg 2 (SBG2), Strasbourg 3 (SBG3) et Strasbourg 4 (SBG4).

La source de l’incendie : un onduleur !

Tout commence le mercredi 10 mars 2021 à 0 h 47. Signalé grâce aux alertes incendies dans le datacenter SBG2, le feu proviendrait d’un onduleur qui avait fait l’objet d’interventions la veille dans la matinée avant d’être remis en service dans l’après-midi. Mais, le feu s’est répandu trop rapidement pour permettre aux agents sur site d’intervenir. C’est 15 minutes après la première alerte que les renforts furent mobilisés : 115 pompiers, 43 véhicules, six lances-canons et deux échelles. « Des moyens opérationnels ont également été mobilisés par les autorités allemandes », souligne la préfecture du Bas-Rhin dans un communiqué. Tout cela pour finalement maitriser les flammes aux alentours de 5 h 30 du matin. Les quelques collaborateurs présents sur site ont également été pris en charge par les pompiers. « Nous allons extraire et analyser les vidéos des caméras de surveillance du datacenter pour essayer de comprendre ce qui s’est passé », a toutefois assuré le PDG d’OVHCloud.

Le bilan des dégâts

En proie à des flammes, l’une des infrastructures principales du cloud OVH à Strasbourg, le SBG2 qui repose sur une technologie remontant à 2011, a intégralement été détruite. Toujours affamées, les flammes ont détruit quatre sur douze des salles serveurs du SBG1. Cependant, la prise de contrôle complet de l’incendie par les pompiers a permis de préserver les datacenters SBG3 et SBG4. Personne n’a été blessé dans l’incendie. Par mesure de précaution, le site entier a été isolé et l’électricité coupée sur toute l’implantation.

Des mesures d’urgence pour soulager les impactés

L’incendie du datacenter OVH de Strasbourg a rendu inaccessibles près de 3,6 millions de sites. Prenant la parole sur Twitter, Octave Klaba, le PDG du groupe, s’est excusé auprès de tous les clients impactés, a promis qu’un tel événement ne se reproduira pas et a recommandé d’activer immédiatement le Disaster Recovery Plan. Aussi, le groupe met d’ores et déjà à disposition des clients impactés des ressources alternatives (serveurs dédiés, Public Cloud, Private Cloud) dans ses datacenters de Roubaix et de Gravelline. La facturation a par ailleurs été suspendue à la date de l’incendie pour tous les clients qui utilisent les services sur les datacentres d’OVH à Strasbourg. « Les clients bénéficieront de trois mois gratuits dans le cas d’une coupure de service et de six mois gratuits en cas de perte de données. », précise le CEO.

Le plan de relance des datacenters lancé

Dans les 48 h après l’incendie, OVH a communiqué à chaque client sa situation en termes de backup, sachant que dans certains cas les sauvegardes peuvent être stockées sur un même datacenter. « Pour répondre à la demande, nous avons déployé des chaînes de montage supplémentaires pour multiplier par 3 notre capacité de fabrication de serveurs dans notre usine de Croix », informe Octave Klaba. Admettant toutefois s’attendre à des travaux très compliqués, on note que :

  • le groupe est en avance sur sa feuille de route, grâce à ses équipes sur place (plus de 100 personnes au total). En effet, le reboot progressif des serveurs (qui ne devait pas commencer avant le 19 mars) a débuté dans la nuit du 17 mars en commençant par les datacenters SBG1 et SBG4. L’opération est réalisée salle par salle, allée par allée et baie par baie. Le groupe vérifie l’état de chaque machine avant sa remise en fonction ;
  • le redémarrage électrique est également effectif sur l’ensemble du campus depuis le 16 mars ;
  • la remise en fonction du réseau est quasiment achevée.

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