Home Actualités La luminothérapie : L’idéal pour réduire les troubles du sommeil chez les parkinsoniens ?

La luminothérapie : L’idéal pour réduire les troubles du sommeil chez les parkinsoniens ?

par Manuel

Selon les résultats d’une nouvelle étude, la luminothérapie pourrait efficacement contribuer à l’amélioration du sommeil des personnes qui sont atteintes de la maladie de Parkinson. Un tel résultat serait en réalité possible en raison de ses effets sur les gènes « horloge » du corps. Ces derniers sont généralement dérégulés à cause du traitement de la maladie de Parkinson. L’étude dont il est question ici est intitulée « La lumière vive améliore le sommeil des patients atteints de la maladie de Parkinson : rôle possible de la restauration circadienne », et a été publiée dans la revue Scientific Reports. Pour savoir si cette solution est réellement efficace, parcourez par ailleurs les différentes informations disponibles dans cet article.  

Luminothérapie et troubles du sommeil : Ce qu’il faut retenir

Les troubles du sommeil sont l’un des symptômes non moteurs les plus fréquents de la maladie de Parkinson. Il faut savoir qu’il n’existe pas de directives universellement reconnues sur la manière de traiter les troubles du sommeil chez les parkinsoniens. La raison ? Certains somnifères peuvent interférer avec les traitements de la maladie de Parkinson. La seule solution réside donc dans le fait de procéder à des interventions non pharmacologiques.

L’une de ces interventions est la luminothérapie qui, comme son nom l’indique, consiste à s’exposer à une lumière vive émise par une lampe spéciale. À ce propos, vous trouverez un dossier complet sur la thérapie par la lumière et les différents appareils de luminothérapie sur Wizza. Des études antérieures ont montré que cette thérapie était efficace pour traiter les problèmes de sommeil des patients atteints de la maladie de Parkinson. Cependant, ces études ont généralement été réalisées sur des échantillons de petite taille, il est donc nécessaire de confirmer leurs résultats.

Bien qu’on ne sache pas exactement comment la luminothérapie affecte l’organisme pour réguler le sommeil, on pense qu’elle peut améliorer le rythme circadien, ou l’horloge naturelle de notre corps. Cette dernière assure la régulation des fonctions essentielles comme le sommeil ou le métabolisme et on sait qu’elle est mal régulée chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.

Les détails de cette étude prometteuse

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont suivi 16 patients japonais atteints de la maladie de Parkinson (4 hommes et 12 femmes, âgés de 52 à 80 ans). Tous les patients recevaient une thérapie dopaminergique (DT) à base de lévodopa ou de médicaments apparentés. Les participants à l’étude ont reçu une séance de luminothérapie d’une heure chaque soir pendant environ trois mois. Au cours de la première et de la dernière semaine, les participants ont par ailleurs été hospitalisés et leur exposition à la lumière, ainsi que leurs repas, a été étroitement contrôlée. Cela s’explique par le fait qu’on sait que ces facteurs externes affectent les habitudes de sommeil et les rythmes circadiens en général.

Le sommeil des participants a été évalué au moyen de deux questionnaires : l’échelle de somnolence d’Epworth (ESS), une mesure générale de la somnolence, et l’échelle de sommeil de la maladie de Parkinson (PDSS-2), qui est spécifique à la maladie de Parkinson.

Il n’y a pas eu de différences significatives dans les scores de l’ESS avant et après la luminothérapie. Cependant, les scores obtenus au PDSS-2 ont considérablement diminué, passant de 20,56 à 14,56 points, ce qui indique une amélioration de la qualité du sommeil. Une analyse plus approfondie de ces scores laisse penser que l’amélioration était principalement due à une diminution de la nycturie et des douleurs des membres.

Les chercheurs ont ensuite divisé les participants en un groupe plus jeune et un groupe plus âgé, avec huit participants dans chaque cas, pour voir si l’âge affectait ces scores. « Il est intéressant de noter que, bien que la taille de l’échantillon soit probablement trop petite pour tirer des conclusions solides, les résultats suggèrent que la luminothérapie brillante n’a induit une amélioration statistiquement significative du score du PDSS que dans le groupe le plus jeune », ont écrit les chercheurs.

La luminothérapie pourrait affecter les gènes circadiens

Les chercheurs ont ensuite examiné les effets biologiques de la luminothérapie qui pourraient expliquer ces améliorations. Les gènes circadiens, parfois appelés gènes « horloge », sont actifs (ou non) à des moments précis de la journée. Cela permet de réguler les comportements et les sentiments qui sont liés au temps, comme :

  • La faim ;
  • La somnolence ;
  • Les niveaux d’énergie, etc.

Les chercheurs ont par la suite émis l’hypothèse que la luminothérapie pourrait affecter ces gènes. Pour le vérifier, l’équipe a analysé l’expression de trois gènes circadiens (Per3, Nr1d1 et Nr1d2) dans les cellules des follicules pileux prélevées chez les participants à intervalles réguliers pendant les hospitalisations. Ils ont découvert que, suite à une thérapie par lumière vive, l’expression de ces gènes était altérée chez les participants atteints de la maladie de Parkinson. De même, chez 75 % des participants qui ont connu une amélioration de leur sommeil (sur la base des scores PDSS-2), on a constaté des changements constants dans l’expression du gène circadien.

« Bien que le lien de cause à effet reste incertain, nous supposons que la modulation fonctionnelle de l’horloge circadienne est un mécanisme potentiel qui sous-tend l’amélioration du sommeil par la luminothérapie chez les patients atteints de la maladie de Parkinson qui reçoivent une thérapie dopaminergique », ont écrit les chercheurs.

Au final, l’on pourrait donc retenir que la luminothérapie constitue une solution intéressante pour les parkinsoniens qui souffrent aussi de troubles du sommeil. Réputée en outre pour être sans danger, cette alternative présente de surprenants résultats.Avant d’opter pour une telle solution, il faudrait bien évidemment prendre l’avis de votre médecin. Ce dernier pourra ainsi mieux vous conseiller.

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