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Quels conseils pour se préparer à une carrière d’artisan ?

par Manuel

L’artisanat représente un secteur en constante évolution. Particuliers et professionnels font quotidiennement appel aux compétences des artisans. De plus, les avancées technologiques récentes qui menacent de nombreuses activités ne semblent pas impacter le domaine de l’artisanat. Pour cette raison et sans pour plusieurs autres, de nombreuses personnes envisagent d’entamer une carrière d’artisan. Cependant, devenir artisan exige une formation solide et une expérience significative afin de répondre aux exigences des clients. Ce métier requiert également une grande rigueur. Si vous envisagez de vous y lancer, suivez ces conseils pour bien débuter votre carrière.

Les voies de formation pour devenir artisan


Si vous possédez déjà une expérience dans un domaine spécifique de l’artisanat, vous pouvez obtenir un Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) afin d’exercer votre activité en toute légalité. Il s’agit d’un diplôme de niveau 5 équivalent au CAP. Vous pouvez aussi exercer sans diplôme ou certification avec une expérience professionnelle d’au moins 3 ans dans un métier artisanal.

Si vous ne possédez pas d’expérience préalable ou si vous préférez obtenir des diplômes, d’autres options s’offrent à vous. Vous devez d’abord choisir le métier artisanal auquel vous souhaitez vous former. Un zoom sur les métiers d’artisanat vous permettra de faire un choix éclairé. Ensuite, vous pouvez vous inscrire dans un Centre de Formation d’Apprentis (CFA) ou un Greta (Groupement d’établissements) pour effectuer vos études.

Certificat Technique des Métiers (CTM) ou Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP)

Il s’agit de diplômes de niveau 5 accessibles après le collège. Ils se préparent en deux ans dans un lycée professionnel ou un centre de formation, et fournissent les compétences techniques et pratiques essentielles pour exercer un métier artisanal.

Vous pouvez compléter votre CAP avec une Mention Complémentaire (MC) ou un Brevet de Professionnalisation (BP), ou poursuivre vos études en première professionnelle et passer un Baccalauréat Professionnel en deux ans. Il s’agit de diplômes orientés vers les métiers opérationnels/ouvriers.

Baccalauréat Professionnel ou Brevet Technique des Métiers (BTM)

Une alternative au CAP consiste à suivre un Baccalauréat Professionnel, qui se prépare en trois ans dans un lycée professionnel ou un CFA. À la fin de la première professionnelle, vous obtiendrez un Brevet d’Études Professionnelles (BEP). Vous pouvez également opter pour le BTM, un diplôme de niveau 4 qui met l’accent sur les connaissances en gestion. Ces parcours vous permettent de prétendre à des postes de cadre (chef d’équipe ou manager).

Après l’obtention d’un BTM, vous pouvez envisager de passer le Brevet de Maîtrise. Avec ce diplôme de niveau 3, vous pouvez créer un projet d’entreprise et acquérir des compétences en gestion économique. Poursuivre des études avec un Brevet de Technicien Supérieur (BTS) reste également une option.

Parcours universitaires

Les chambres de métiers et de l’artisanat proposent des parcours de formation allant du CAP au Bac+5. Vous pouvez choisir d’apprendre un métier artisanal ou de vous former pour devenir chef d’entreprise dans l’artisanat. Ces cursus vous permettent d’alterner entre la formation en gestion d’entreprise et l’apprentissage des techniques artisanales. Il faut noter que près de 80 % des diplômés trouvent un emploi à l’issue de leur formation.

Procéder à une étude de marché : une étape cruciale

Une étude de marché vous permet de vous familiariser avec votre nouveau domaine d’activité. Vous en saurez davantage sur vos concurrents et vous saurez ce qu’il faut faire pour vous démarquer. Rendez-vous chez vos concurrents et voyez ce qu’ils proposent. Si vous envisagez de devenir cordonnier, étudiez l’organisation de l’atelier d’un ressemeleur dans votre ville. Si vous vous lancez dans la coiffure à domicile, faites venir des professionnels chez vous pour évaluer leur service et le matériel qu’ils utilisent pour exercer.

Prêtez attention aux supports de communication. Collectez les cartes de visite, les flyers, les catalogues de vos concurrents. Cela vous aidera à adapter votre discours pour vous démarquer. Explorez les sites web et les pages professionnelles sur les réseaux sociaux. Vous connaîtrez les canaux de communication les plus efficaces dans votre secteur.

Élaborer un plan d’action

Un plan d’action bien établi vous permet de faire les choses dans un ordre et de ne pas vous laisser dépasser par les événements. Il vous aidera à ne rien oublier et vous érigera en un véritable chef d’entreprise. Il s’agit d’un moyen efficace d’anticiper les ressources financières, d’évaluer la durée de mise en œuvre et de trouver des solutions aux problèmes qui peuvent se présenter.

Voici les différentes étapes à suivre pour élaborer un plan d’action qui tient la route :

  1. Définissez des objectifs clairs et réalisables ;
  2. Identifiez les besoins en matière de ressources humaines, financières et matérielles nécessaires pour atteindre vos objectifs (fournisseurs, matières premières, local, etc.) ;
  3. Détaillez les actions à entreprendre ;
  4. Anticipez les résultats que vous souhaitez obtenir.

Appliquer ces quatre points pour chaque objectif fixé vous permet d’obtenir une vision globale de la manière dont vous allez exercer votre profession. La partie financière de votre plan d’action devrait prendre la forme d’un business plan complet. Celui-ci comprendra une étude de marché ainsi qu’une projection financière concrète pour votre projet de création d’entreprise en tant qu’artisan.

N’oubliez pas de vous renseigner sur les aides à la création d’entreprise. L’ACRE (anciennement ACCRE) représente l’une des plus intéressantes. Elle vous exonère des charges sociales au cours de la première année de création de votre entreprise. Il existe d’autres aides qui peuvent se traduire par un accompagnement à la création d’entreprise.

S’inscrire dans le répertoire des métiers


Toute personne souhaitant exercer en tant qu’artisan ou professionnel du bâtiment doit obligatoirement s’inscrire dans le répertoire des métiers
, quel que soit le statut choisi (auto-entrepreneur ou société). Il faut mener une telle démarche au minimum un mois avant le début de l’activité.

Le Centre de Formalités des Entreprises (CFE) accompagne les artisans pour effectuer la plupart des formalités d’inscription. Cela leur évite de devoir parcourir divers organismes (registre des métiers, caisse maladie régionale, service des impôts, etc.). Le CFE se charge de transmettre les dossiers aux services compétents.

Le dossier d’inscription à déposer auprès de la Chambre des Métiers comprend entre autres :

  • Le formulaire PO ;
  • Le formulaire TNS ;
  • Une photocopie de votre carte d’identité nationale (ou un extrait d’acte de naissance) ;
  • Une déclaration de non-condamnation ;
  • Une preuve attestant le suivi d’un stage de préparation à l’installation ;
  • Une copie de votre carte de séjour pour les étrangers, ou une copie de votre CAP ou diplôme ;
  • Une attestation d’information du conjoint, une déclaration du statut de conjoint et une demande ACCRE.

Une fois le dossier soumis, le CFE se charge des démarches restantes. Vous recevrez une notification concernant la décision relative à votre demande d’inscription dans un délai de 15 jours suivant la réception du dossier. La réponse définitive vous parviendra dans les 2 mois suivant la réception du dossier.

L’absence de notification ou de réponse dans ces délais vaut acceptation et accord d’inscription. Veuillez noter qu’exercer une activité artisanale sans être inscrit au registre des métiers peut entraîner une amende de 7 500 €. L’obtention d’un numéro d’inscription signifie que votre entreprise opère légalement. Par la suite, vous recevrez votre numéro d’identification Insee (Siren), un code APE, puis un numéro Siret. Ces identifiants vont accompagner votre entreprise durant toute son existence.

Opter pour des assurances professionnelles

Lorsque vous décidez d’exercer un métier manuel, vous devez vous protéger, ainsi que votre matériel. Pour cela, il vous faut souscrire à des assurances professionnelles. Certaines vous sont imposées, d’autres fortement recommandées selon votre situation. Voici un aperçu des assurances dont vous pourriez avoir besoin lors de la création de votre entreprise artisanale :

  • Assurance responsabilité professionnelle (RC Pro) : elle couvre les dommages que vous pourriez causer à vos clients (matériels, corporels ou humains). Elle s’impose à des professions réglementées (automobile, BTP, alimentaires, services), mais reste recommandée pour tous les corps de métiers. Vous devriez donc y souscrire, quelle que soit la nature de votre activité (libérale, commerciale ou artisanale) ;
  • Assurance multirisque professionnelle : vivement conseillée, elle couvre vos locaux et votre matériel en cas d’incident. Elle constitue donc une protection étendue pour les biens liés à votre activité professionnelle.

En fonction de votre situation, vous pourriez également souscrire les assurances suivantes :

  • Assurance pour les véhicules professionnels : si vous utilisez des voitures dans le cadre de votre activité professionnelle, il faudra les assurer spécifiquement pour couvrir les risques liés à leur utilisation ;
  • Assurance de garantie décennale : il s’agit d’une couverture obligatoire pour les métiers de la construction ou de finitions (plombier, carreleur, peintre, etc.). Elle couvre les dommages survenus dans les dix ans suivant la réalisation d’un ouvrage.

Vous devez aussi prendre en compte ces différentes assurances en fonction de votre activité professionnelle. Cela vous permettra d’opérer en toute sécurité et de vous prémunir contre les risques liés à votre métier.

Bien choisir sa banque professionnelle

La création d’une entreprise artisanale implique des dépenses considérables et une gestion rigoureuse des finances. Le choix de votre banque professionnelle revêt donc une grande importance. Elle doit correspondre à vos besoins et devenir votre principale partenaire tout au long de votre parcours. Elle assistera à votre croissance, vos interrogations, voire vos difficultés. Mais elle représente aussi un véritable soutien pour vous relever et vous développer.

Il s’avère important d’établir une relation de confiance avec votre partenaire bancaire. Cultiver cette relation vous offrira une plus grande liberté d’action et vous permettra de mener vos démarches plus efficacement pour atteindre vos objectifs.

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